C OUI, c’est oui ! Un cri du cœur.
Comme un élan pour se jeter à l’eau, enfin, alors qu’on danse d’un pied sur l’autre depuis des lustres… Je me lance… Je me lance pas…
Isabelle a dit oui. Son affaire est dans le sac, c’est évident. Car ses sacs lui ressemblent. Ils peuvent, comme elle, être chez eux partout. Sortir pimpants d’un bel hôtel ou flâner aux puces. Se poser au bistrot ou s’ouvrir aux autres dans un métro bondé. Avaler des livres. Garder des secrets.
Ses escarcelles, ses besaces, ses musettes ont Isabelle dans la peau.
Sous leur cuirasse noble, légère et facile à vivre, l’univers de leur créatrice résonne.
Ses palettes peuvent capter l’énergie pétillante des dessins de ses enfants, assumer les couleurs primaires et porter la frange.Ses collections peuvent englober le marché africain du pied de l’immeuble, camaïeux de violines et de verts, tressés comme les cheveux des marchandes.Ses gammes peuvent rejouer le bleu du ciel sur la Butte, vu par la fenêtre ouverte du quatrième étage.Puis s’échappant par delà l’horizon, retranscrire les réminiscences de voyages : ocres bruns et sables lumineux.
Celle qui acquiert le sac, la bourse, la serviette y posera d’autres empreintes. Le sac se tannera au soleil, se frottera aux réalités de ses voyages, résistera avec sa cuirasse noble aux aléas de la vie…
Jusqu’à se transmettre, comme un trésor, aux générations futures. Et, qui sait, résonner dans le temps, être source d’inspiration – voire d’aspirations.
À l’image d’Isabelle qui garde précieusement le sac de sa grand-mère, le premier de sa vie, car elle seule sait qu’il contient, au creux de son ventre satiné, le secret originel et unique de C OUI.